La création de l’établissement :

L’administration allemande décide, en 1906, de construire un asile de patients « incurables tranquilles », capables de travailler pour subvenir à leurs propres besoins. Le choix se porte sur le site de Lorquin, parce qu’il existe une source suffisante pour alimenter l’hôpital en eau d’une part, et une bonne exposition d’autre part.

Deux pavillons pour les hommes, deux pavillons accueillant les femmes, et trois bâtiments communs (administration, l’infirmerie, cuisine/buanderie) sont construits, leur inauguration ayant lieu le 22 septembre 1910.

Dès 1913, les patients travailleront entre la ferme (cultures maraîchères…), les jardins, les ateliers, la cuisine, la buanderie…sous la bienveillance des soeurs de la Charité de Saint-Vincent dePaul, constituant l’embryon de l’effectif du personnel.

Les Années difficiles de l’établissement :

Durant la première guerre mondiale, partiellement évacué, l’hôpital sera transformé en hôpital militaire Allemand, puis en 1918, l’armée française investit les lieux.

En 1921, faute de patients, l’hôpital ferme ses portes. Mais le 1er janvier 1926, l’hôpital est ré-ouvert sous la dénomination « d’Hôpital Départemental des Femmes ». Les religieuses détiennent toujours l’ensemble des responsabilités et des pouvoirs, mais le personnel commence à être recruté à l’extérieur. En 1938, le pavillon Lasègue (actuelle Maison d’Accueil Spécialisée) est ouvert pour accueillir 300 hommes.

Le 29 août 1939, il y a 710 malades et 215 agents, quand l’asile est de nouveau en partie évacué, et utilisé comme hôpital militaire français. De 1940 à 1944, l’armée allemande prend possession des lieux. Grâce à un médecin allemand (Docteur LEPINE), les malades restant sont épargnés. On réintègre les patients évacués courant 1946.

Le développement de l’établissement :

Après la seconde guerre mondiale, l’établissement de Lorquin est le seul établissement psychiatrique départemental de la Moselle jusqu’en 1957, date à laquelle les bâtiments de Sarreguemines sont ouverts.

1950, marque une nouvelle ère, un changement d’atmosphère : les cures libres font leur apparition, tout comme l’ergothérapie, les distractions collectives. On aménage un terrain de football, des séances de gymnastique, de cinéma, des bals, du théâtre, des excursions, ou encore un journal créé et géré (en partie) par et pour les patients.

En 1955, le nouveau Directeur remplace les dernières religieuses par des surveillants laïques, ce qui implique une culture hiérarchique plus importante qu’auparavant.

On essaie de travailler avec les familles afin de rendre possible la sortie des malades. Les sangles et les attaches ne sont plus utilisées, et les uniformes des patients ne sont plus obligatoires.

Les patients travaillent tous dans la mesure de leur capacité. Et le plus grand changement réside dans la mixité des services.

Pendant les années 60, on rénove les anciens bâtiments et des travaux de modernisation et d’agrandissement sont lancés.

Un nouveau service de cuisine (totalement transformé, avec affectation d’une camionnette qui évitait aux gens de se déplacer et permettait de réceptionner des plats encore chauds), un service des viandes (un abattoir, un atelier de découpe et une charcuterie modernisée), un service boulangerie, l’exploitation agricole (polyculture, élevage), les magasins et les services d’entretien (comprenant tous les corps de métiers), le service lingerie (complété par un atelier de tailleur), une nouvelle buanderie.

L’amicale du personnel est créée en juin 1960, c’est une association qui assure la gestion des oeuvres et institutions sociales en faveur du personnel et organise des oeuvres d’entraide, culturelles et de loisirs.

La médicalisation s’accroît, on expérimente, de façon suivie, de nombreux nouveaux médicaments neuroleptiques.

La sectorisation (processus de découpage géographique) s’est affirmée par la circulaire du 15 mars 1960, mais il a fallu attendre les années 70 pour une mise en place effective. Après de multiples études, une délimitation provisoire de trois secteurs fut décidée.